Alors que le printemps commence à se faire sentir et qu'une bonne perturbation d'ouest vient de balayer la région, je décide de me mettre en quête d'éventuels groupes de vanneaux bloqués par les averses de la veille. La plaine de la Broye constitue à cet effet un site idéal et attire de plus souvent quelques pluviers dorés déroutés. Mais ce matin, étonnement, les vastes labours restent désespérément vides… Et puis je suis tombé sur elle. Je l'avais un peu oubliée. A force d'en entendre parler et de la voir en photo partout, je m'y étais habitué et n'y pensait plus trop… Elle, c'est la jeune buse pattue qui a choisi de passer tout l'hiver à Grandcour, en bordure de la plaine de la Broye. Signalée la première fois aux alentours du 20 décembre 2019, elle restera fidèle au site au moins jusqu'à ce jour et attirera de nombreux observateur. Du moins au début… Car tout événement, aussi remarquable soit-il, s'il a tendance à s'éterniser, finit par perdre de son attrait. C'est donc en cherchant mes pluviers que je me retrouve en bordure de sa parcelle de prairie préférée; celle qui, cela mérite d'être souligné, est la plus âgée du secteur, donc la plus diversifiée (ou plutôt la moins banale) d'un point de vue botanique (nous sommes dans une région de grandes cultures où les prairies artificielles sont engraissée et renouvelées régulièrement dans un souci de productivité peu respectueux de la biodiversité…). Certainement que les campagnols y trouvent un certain havre de paix où douches de Roundup et passages au fil de la charrue se font moins fréquents… Bref; quoi qu'il soit, notre buse nordique doit bien y trouver un quelconque intérêt, puisque je la trouve à nouveau posée au beau milieu de ladite parcelle. A l'affût de chaque mouvement, elle scrute les touffes d'herbe de son petit air innocent et un brin naïf si difficile à croquer et à mettre en couleur…
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Décembre 2020
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