Peu de jours après que l'ouragan Dorian eut frappé la côte est des Etats Unis, apparaissait cette jeune mouette atricille sur les rivages du Léman, probablement déportée par les forts vents associés au passage du cyclone dans l'Atlantique nord. Repérée à l'embouchure de l'Aubonne le 22 septembre ainsi que le lendemain soir, la mouette semblait apprécier le secteur; je décide donc de tenter ma chance cet après-midi. Arrivé au petit port d'Allaman, face à l'immensité du lac encore agité par les derniers reliefs de la tempête, je constate que la partie n'est pas encore gagnée. Seules quelques mouettes rieuses et goélands animent le rivage… Par contre, un important groupe de laridés pêche dans le vent, très loin en face de Rolle. Par acquis de conscience, je passe près de 2h sur les quais de la Perle du Léman à scruter chaque mouette. Peine perdue. Je rejoins bredouille la plage d'Allaman… Puis, soudain, l'événement tant attendu: un laridé longe la rive boisée en direction de l'embouchure de l'Aubonne. Coup de jumelles: dessus des ailes gris ardoise et pointe des ailes largement noires, bord de fuite blanc. C'est elle! L'oiseau est de dos et disparaît une demi-seconde plus tard derrière les arbres. Je cours comme un dératé, sautant par dessus les éclaboussures des vagues, manquant à chaque bond de trébucher sur les racines mises à nu par l'érosion. Après 400m de course effrénée dans les galets fuyants, la longue vue tressautant sur l'épaule et le sac à dos battant les reins, j'arrive en nage au port de pêche. Ouf! La mouette est stoïquement posée (elle!) sur les enrochements de la digue. Coopérante, elle attendra que je reprenne mon souffle avant de repartir à la pêche, cette fois sous mon œil attentif, puis finira par se poser dans les vagues pour y passer la nuit, en compagnie de quelques rieuses.
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Décembre 2020
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