Cette année, le printemps semble s'éterniser, pour le plus grand bonheur des birdwatchers… Alors que le passage des Étourneaux roselins et des Faucons kobez vient de s'achever, Élanion, Crabiers, Ibis falcinelles, Échasse et Sternes hansel, caugeck, caspienne et arctique s'attardent autour des lacs romands. La veille et l'avant-veille ont vu défiler plusieurs averses orageuses et le niveau du lac est bien remonté. Je passe rapidement au delta de Hagneck avant le boulot ; c'est le seul site des Trois-Lacs, avec Salavaux, qui pourrait encore accueillir un limicole attardé avec un tel niveau d'eau. En effet, le banc de galets formé par les alluvions charriés par le Hagneckkanal, déjà fortement colonisé par la végétation à cette saison, est en grande partie inondé. Je repère rapidement un mouvent parmi les entrelacs verts et jaune des Cressons et autres Barbarées. Après quelques secondes, apparaît dans une trouée un superbe Stagnatile adulte piquant de-ci de-là, de son bec en aiguille, de minuscules insectes accrochés aux plantes, tel des naufragés face à la montée soudaine des eaux. Le limicole, juché sur ses échasses démesurées, ne semblait, quant à lui, guère affecté et profitait au contraire de cette aubaine.
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Rien ne laissait présager que le phénomène se répéterait à nouveau dans un aussi court laps de temps. Pourtant, seulement deux ans après la dernière invasion d'Étourneaux roselins en Suisse et Europe occidentale (mai-juin 2018), un groupe de 5 individus quittant un dortoir d'une roselière du lac de Neuchâtel fut repéré le matin du 26 mai 2020. Puis les observations s'enchaînèrent très rapidement, avec, comme lors du dernier afflux, des groupes importants surtout dans le sud des Alpes. Néanmoins, cette fois-ci, les étourneaux venus des steppes se dispersèrent davantage sur le Plateau suisse et le nombre d'observation dépassa largement celui de 2018. Après avoir été repérés d'abord dans un imposant dortoir de sansonnets, 3 Étourneaux roselins passèrent plusieurs jours dans le Seeland, mêlés aux étourneaux locaux, exploitant tantôt les cerisiers sauvages bordant les canaux, tantôt les prairies intensives fraîchement fauchées. Bien visibles au milieu des vols sombres de leurs congénères indigènes, les visiteurs de l'Est, avec leur parure contrastée, attirèrent de nombreux observateurs. La mi-juin passée, les oiseaux roses et noirs disparurent aussi subitement qu'ils étaient arrivés, emportant avec eux le secret de leurs spectaculaires invasions…
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Décembre 2020
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